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Page:La Maquerelle de Londres, 1750.djvu/91

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Sa gaîne aſſez profonde, en revenche peu large,
Entre elle & mon acier ne laiſſoit point de marge ;
Le piſton à la main, trois fois mon Jean choüard
Dans ſes canaux ouverts ſeringua ſon nectar,
Et trois fois la pucelle avec reconnoiſſance
Voitura dans mon ſang ſa vérolique eſſence.
Mais, quoi ! ma paſſion s’enflamme à ce récit ;
De mes tendons moteurs le tiſſu s’étrécit ;
Mes eſprits dans mes nerfs précipitent leur courſe,
Et de la volupté courent ouvrir la ſource.
Quoi donc ! irois-je en proie à de vils inteſtins
De mes os ébranlés empirer les deſtins ?
Irois-je ſur ces mers fameuſes en naufrages,
Nautonnier imprudent affronter les orages ?
Moi, qui, comme Jonas qu’un ſerpent engloutit,
Ai ſervi de pâture à l’avide Petit.
Non, de la chaſteté j’atteins enfin la cime,
Là je rirai de voir cette pâle victime,
Que la fourbe Vénus place ſur ſes autels,
Traîner les os rongés de ſes poiſons mortels.