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Page:La Matinée libertine ou les Momens bien employés, 1787.djvu/154

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La Comtesse.

Tout au mieux. — Un baiſer mordant. — Puiſqu’il le faut abſolument, armons-nous de courage… Allons. Elle s’enflamme, ſanglotte, baiſe & mord voluptueuſement le Chevalier qui n’eſt point en reſte. Bon !… de mieux en mieux… Je ne l’aurais jamais imaginé…

Le Chevalier établi.

Délicieuſe fortune !

La Comtesse l’aidant avec délire.

Va… va… mon bon ami… tu me fais pourtant un mal… raviſſant. Mais Je brave tout… Il eſt à fond. Elle commence à ſe donner des mouvemens très-vifs. Tiens… tiens… ſens-tu le torrent… Elle donne deux ou crois coups de reins ſavans & terribles. Ha !… ha !… puiſſes-tu partager !… Je… je te ſens… Noyons-nous… mou… mourons… — A cet orage de félicité ſuccède un calme enchanteur qui dure quelques minutes. De longs ſoupirs annoncent la réſurrection de ces Amans fortunés. Le Chevalier revient à la charge.