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Page:La Matinée libertine ou les Momens bien employés, 1787.djvu/77

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La Comtesse.

Voilà bien la plus fade galanterie, mon pauvre Abbé ! Pardonnez à mon eſprit vulgaire s’il ne ſaiſit pas avec toute l’admiration qui vous eſt peut-être due le ſens profond de vos galimathias poétiques. Mais, une fois pour toutes, diſpenſez-vous de me dire de ces jolies choſes-là. Gardez-les pour la groſſe Intendante qui, ſi je ne me trompe, en ſent bien mieux le prix & qui a amoureuſement de quoi vous payer de vos madrigaux.

L’Abbé.

Quel réveil ſatyrique ! ou je lis mal dans l’avenir, ou ce jour ſera meurtrier pour les pauvres gens qui tomberont ſous votre férule. Comme vous nous accommodez !

La Comtesse.

Nous eſt fort bien ! vous avouez