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Page:La Morlière - Les Lauriers ecclésiastiques.djvu/103

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occupations philosophiques : en cet instant, nous passâmes en un endroit où le chemin étoit fort rompu, & où par conséquent, le cahos de la voiture étoit bien plus sensible, elle eut encore peur de verser, & elle se pencha entiérement sur moi avec un air de frayeur assez bien imité, je m’empressai de mon mieux à la rassurer, je sçai que dans le cœur humain, le sentiment le plus fort détruit toujours le plus foible, je n’en sçavois aucun au-dessus de la peur, je me hâtai de l’employer, je m’étois emparé de sa gorge avec un empire qu’elle n’osoit plus me disputer, une main étoit employée à cet office, & l’autre étoit libre, je lui fis prendre un chemin différent, certaine poche se présenta fort à propos, & me fit arriver au sanctuaire des plaisirs par l’escalier dérobé. On me résistoit encore, mais si foiblement ! on avoit tant d’envie