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Page:La Morlière - Les Lauriers ecclésiastiques.djvu/108

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destinoit à plus d’un usage, comme je le reconnus bientôt. L’Observantin étoit un grand drôle brun à soucils noirs, quarré & taillé à profit, l’œil vif, la jambe belle & nerveuse, enfin l’un des plus vigoureux étalons du troupeau Franciscain : il avoit la main potelée, se mêloit de Musique, racloit de la viole, savoit mille Chansons, mille colibets, mille rébus de campagne, disant le petit mot à la dérobée à toutes les soubrettes & visant à la maîtresse, croquant toutes les femmes de cent pas, enfin tel que le voilà. La Présidente qui étoit connoisseuse l’avoit retenu, je ne sçai s’il avoit été un de mes devanciers, mais au moins ne tardai-je pas à être convaincu qu’il étoit choisi pour mon successeur.

J’avois gagné par mes carasses & par mes présens, une des femmes de la Présidente, qui me fournit le moyen