Page:La Morlière - Les Lauriers ecclésiastiques.djvu/109

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de m’éclaircir de ce que je soupçonnois ; une après-dinée je feignis d’aller à mon Abbaye, je rentrai sans être vu, & je fus me poster dans un cabinet qui touchoit à l’appartement de la Présidente ; une porte vitrée couverte d’un rideau me déroboit à sa vûe, & le premier objet qui me frappa, fut ma digne Maîtresse dans un habit fort leger, & propre à son occupation, avec le robuste Moine qui s’approchoit d’elle tout rayonnant de gloire, & produisant des choses capables d’anéantir & de révolter même par le peu d’apparence & la rareté dont elles sont. J’avoue que quoique je m’attendisse à quelque chose d’approchant, je fus confondu de l’apparition : mais mon étonnement & ma rage ne tarderent pas à monter au comble, lorsque je vis la Présidente se prêter aux lubriques transports du Franciscain, qui après quelques prélu-