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Page:La Morlière - Les Lauriers ecclésiastiques.djvu/111

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que j’eusse voulu démentir mes yeux, & ne pas ajouter foi aux premiéres preuves, il se disposoit à en fournir successivement un assez grand nombre pour vaincre l’incrédulité la plus coriace ; je me le tins pour dit ; je me connoissois trop bien en gens, pour conserver la moindre espérance, d’ailleurs j’étouffois de colère de me voir joué aussi cruellement, & je sortis pour aller méditer plus tranquillement la vengeance éclatante que j’étois résolu d’en tirer.

J’avois avec moi deux de mes gens en qui j’avois assez de confiance, & que j’avais pris après le décès du vieux réïtre qui m’avoit suivi, il avoit pris la peine de passer à une meilleure vie, en quoi il m’avoit rendu un signalé service : je l’avois remplacé par deux drôles dont j’étois sûr, gens sans crainte & sans scrupule, avec une honnête dose de libertinage, en un mot,