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Page:La Morlière - Les Lauriers ecclésiastiques.djvu/112

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tels qu’il les faut à de jeunes gens ; l’un des deux avoit gagné les bonnes graces de la soubrette qui étoit dans mes intérêts, ce qui favorisa encore notre projet ; je ne tardai point à sçavoir par son canal, que le Moine passoit avec la Présidente toutes les nuits, pendant lesquelles elle pouvoit se flatter de n’être pas interrompue ; je dirigeai mon plan sur ces lumières ; peu de jours après je feignis un voyage à mon Abbaye, ce qui m’arrivoit presque toutes les semaines : je pris congé de la Présidente, & je rentrai à la brune par une porte du parc que la soubrette eut soin de nous ouvrir, nous nous cachâmes, moi & mes gens dans une ferme qui tenoit au Château ; vers le milieu de la nuit notre confidente vint nous avertir que sa Révérence étoit entre deux draps avec la Présidente, & nous introduisit sans bruit dans la maison.