Aller au contenu

Page:La Morlière - Les Lauriers ecclésiastiques.djvu/136

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que n’avoit-on pas à craindre de la brusquerie, de l’indiscretion, en un mot de mille défauts attachés à mon âge ! cependant on sentoit bien que si on avoit à se permettre une unique foiblesse, & à succomber une fois en sa vie, ce seroit avec quelqu’un qui le mériteroit si bien : jugez de l’effet que de pareils discours devoient faire sur un homme qui s’étoit toujours piqué de n’être jamais ingrat ; je ne fus plus maître en ce moment de modérer les transports de ma reconnoissance : non, belle Duchesse, repris-je, en la serrant dans mes bras avec ardeur, non, vous ne vous repentirez point de ce qu’un heureux penchant vous fait faire en ma faveur. Heureux Abbé ! par où pourras-tu mériter ni payer un si précieux don ! En parlant ainsi, je l’avois prise dans mes bras, bien résolu de ne pas m’en remettre stérilement aux discours & aux