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Page:La Morlière - Les Lauriers ecclésiastiques.djvu/141

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plus de semblables reproches à me faire ; allez, me dit-elle, vous êtes un traître, & je vous veux un mal affreux de toutes vos espiègleries ; je pris congé d’elle, en lui renouvellant les assurances de mon exactitude, & très résolu de ne pas lui donner sujet de s’en plaindre.

Il ne me fut pas difficile dans les deux jours qui précéderent notre rendez-vous, de me procurer des lumières sur le compte de la Duchesse, qui ne servirent pas peu à diminuer l’opinion que j’avois de ma bonne fortune, & du pouvoir de mes charmes : on me fournit une longue chronologie de mes prédécesseurs en titre, sans compter les passades & les coups fourrés, & on m’assura très-positivement que je ne serois pas le dernier en charge. Mais que m’importoit après tout cet éclaircissement, jamais pareille chose a-t-elle arrêté un homme sensé,