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Page:La Morlière - Les Lauriers ecclésiastiques.djvu/142

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& lui a-t-elle empêché d’entamer une affaire avec une femme, qui d’ailleurs a tout ce qui peut lui convenir ? la Duchesse étoit merveilleuse pour ce que j’en voulois faire, & je me gardai bien de perdre des momens si agréables, par la sottise d’un misérable préjugé. Je me trouvai exactement à l’Opéra à la porte de sa loge, comme nous en étions convenus : elle fit un cri de joie en me voyant. Ah ! vous voilà, vous êtes charmant d’être exact, je vous attendois, l’Opéra m’excède ; mais à propos, nous ne souperons point chez-moi, nous avons à parler de choses sérieuses, j’ai imaginé que pour être plus à nous, il seroit mieux de souper à ma petite maison, elle est délicieuse, je serai charmée que vous la voyez : en même-tems elle se leva & me présenta la main, je la conduisis à son carosse, nous y montâmes, après que j’eus renvoyé le mien & nous partîmes.