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Page:La Morlière - Les Lauriers ecclésiastiques.djvu/150

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en ma vie peu de choses plus aisées : mais j’avouerai aussi que dès que les simagrées n’eurent plus lieu, & que nous nous trouvâmes dans une complette jouissance, jamais je n’ai connu de femmes qui sçût mieux l’assaisonner, tant par mille noms & mille discours tendres qu’elle m’adressoit dans le fort du plaisir, que par une infinité de bonds, de mouvemens & de caresses charmantes qui m’enyvroient d’une volupté indicible.

On sent bien qu’après le premier acte, je n’eus plus rien de fâcheux à essuyer, elle eut son petit quart-d’heure de honte & de bouderie, comme ont toutes les femmes en pareil cas, mais qui fut bien-tôt terminé & réparé, par mille agrémens que lui fournissoient l’esprit & l’usage du monde qu’elle possédoit supérieurement ; je me comportai pendant cette nuit, de façon à donner de moi une idée fort