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Page:La Morlière - Les Lauriers ecclésiastiques.djvu/151

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avantageuse, & je dois avouer que je goûtai mille charmes dans ses embrassemens & dans sa conversation ; elle avoit un air de vérité & de passion, qui m’en auroit imposé, si je n’avois pas été si exactement informé sur son compte ; elle paroissoit m’adorer, me respecter même, ce qui étoit admirable, vu le motif :[1] enfin nous prîmes des arrangemens pour nous voir tous les jours, elle ne me quitta qu’avec toutes les apparences de la douleur d’une Héroïne d’Opéra : elle me fit promettre cent fois de la revoir le soir, car il étoit cinq heures du matin, & je la quittai enchanté d’elle, ne croyant pas un mot de sa passion, mais très-content de ses charmes, & très-déterminé à en faire le plus d’usage qu’il me seroit possible.

Je lui tins exactement parole, & elle eut l’art de me faire paroître sa

  1. Toujours imité de Nassé & Zulica.