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Page:La Morlière - Les Lauriers ecclésiastiques.djvu/152

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jouissance toujours nouvelle & aussi piquante que la première fois : enfin je dois avouer que pendant tout le tems que dura notre commerce, si mon cœur ne fut pas affecté jusques à un certain point, du moins je goûtois mille charmes, par des agrémens infinis de son esprit, qui lui fournissoit à tous momens mille nouvelles ressources ; mais enfin j’étois son amant déclaré, j’en devois l’hommage au Public, il ne falloit pas espérer, en appartenant à une femme de ce genre, de pouvoir dérober une affaire, & la cacher à tout le monde ; j’avois mille regards arrêtés sur moi, j’étois félicité, commenté, brocardé, éclairci de mille scénes désagréables arrivées à mes prédécesseurs & sollicité de me dérober à tous les ridicules que j’affectois de réunir sur moi : mon âge, ma robe, la nécessité indispensable d’avoir quelqu’un, & de se faire une réputation,