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Page:La Morlière - Les Lauriers ecclésiastiques.djvu/156

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dire ; mon premier mouvement fut, je l’avoue, tout ce que la colere peut inspirer de plus violent ; & ce misérable qui, pour le dire en passant, étoit un grand drôle d’une assez jolie figure, fut si épouvanté de ce qu’il s’imaginoit être prêt à fondre sur lui, que sans songer à reparer son désordre, qui d’ailleurs ne pouvoit que lui faire honneur, il n’hésita point à sauter brusquement d’un balcon dans le jardin, dont il lui fut aisé d’escalader dans la rue, & de prendre la fuite ; dans mon premier accès de fureur, je donnai sur son arriere garde, & je le regalai de quelques coups de canne : mais un moment après, songeant qu’une semblable colere pouvoit me faire tort dans les esprits malfaits, je me laissai aller à un éclat de rire si peu ménagé, que ce fut pour elle le comble de l’insulte. Hé bien, Monsieur, me dit-elle, à quoi aboutit toute cette