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Page:La Morlière - Les Lauriers ecclésiastiques.djvu/155

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sion qui se présentoit, ne se fit pas prier pour m’accompagner à sa petite maison ; nous y arrivâmes sans bruit, & les clefs que je possedois, servirent à nous introduire sans le secours de personne ; nous parvînmes sans obstacle jusqu’à une antichambre qui touchoit à la piéce où on se tenoit ordinairement, nous nous approchâmes sans bruit de la porte, où nous ne tardâmes pas à entendre des soupirs, des mots entrecoupés, & de certains termes, qui désignoient assez la façon dont on tuoit le temps ; j’entrai brusquement. Qu’on juge de notre surprise, de nos mouvemens & de nos attitudes ; la Duchesse étoit renversée à demi nue sur un lit de repos entre les bras d’un grand laquais que nous connoissions, mais dont nous n’aurions pas autrement soupçonné l’emploi ; leurs actions & leur état étoient si peu équivoques, qu’il n’y avoit pas moyen de s’en dé-