Aller au contenu

Page:La Morlière - Les Lauriers ecclésiastiques.djvu/166

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

unique, qui sera puissamment riche, & les parens par une politique & un usage aussi barbare que condamnable, pour rendre leur fille aînée un parti plus avantageux, ont fait entendre à l’infortunée Honorine qu’il falloit nécessairement qu’elle renonçât au monde pour toujours ; sa douceur, son obéïssance ne se sont point démenties, elle a consenti à tout, & a soutenu cette terrible épreuve avec une fermeté qui a fait couler mes larmes, & qui en a arraché à tous ceux qui assistoient à la cérémonie.

J’étois si éloigné de me refuser à un attendrissement si juste & si mérité, que mes pleurs n’avoient point cessé de couler depuis le commencement du récit de mon Oncle : heureusement la nuit étoit tombée, & l’obscurité qui régnoit dans le carosse, empêcha qu’il ne s’apperçût de ce que j’avois tant d’intérêt de cacher : nous