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Page:La Morlière - Les Lauriers ecclésiastiques.djvu/167

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arrivâmes à Paris, & il me remit chez moi, où je n’eus rien de plus pressé que de me retirer dans mon appartement, pour me livrer au chagrin mortel qui me dévoroit. Que de réflexions améres ne fis-je pas, lorsque je fus rendu à moi-même ! que de regrets affreux ! que de projets détruits aussitôt que formés ! quel cahos d’idées désespérantes ! quel terrible avenir ! car enfin, qu’on donne le nom qu’on voudra à mes transports, j’aimois, que dis-je, j’étois forcené de passion, de rage & de désespoir, & je passai quelques jours dans un état aussi terrible, sans qu’il me fût possible de prendre assez sur moi pour mettre plus d’ordre dans tout ce qui occupoit mon imagination ; j’appris cependant que le mariage de l’aînée devoit se conclure dès le lendemain : mon Oncle, qui par notre visite à l’Abbaye, avoit formé quelques liaisons avec la famille