Page:La Morlière - Les Lauriers ecclésiastiques.djvu/17

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me année, & mon frere sa quinziéme, avant qu’il eût été encore question du parti qu’on prendroit à notre égard ; cependant comme j’étois celui des deux dont le sort étoit le plus incertain, & par conséquent le plus difficile à déterminer, je fus celui auquel on pensa le premier : la carriére de mon frere étoit toute simple, avec de la naissance & de grands biens, la voye du service étoit la seule qu’il pût choisir, c’étoit d’ailleurs celle que ma famille avoit toujours suivie ; mais il s’en falloit de beaucoup que les sentimens fussent si réunis sur ce qui me regardoit : je devois être pauvre, & il étoit question de tâcher de me rendre riche ; n’importe aux dépens de quoi, & de qui ; il y eut un grand comité chez mon pere à ce sujet, où tout ce que j’avois de parens à Paris pour lors furent admis : ceux d’entr’eux qui étoient dans la Robe, n’étoient là que