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Page:La Morlière - Les Lauriers ecclésiastiques.djvu/173

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de l’abbatement ; que n’aurois-je pas pu présumer de toutes ces choses, mais j’aimois véritablement, & par conséquent je n’avois ni vanité, ni confiance : & en supposant même que je lui eusse soupçonné une inclination secrette pour moi, comment avec l’habit que je portois, & les vues que ma famille avoit sur moi, aurois-je osé entreprendre d’attaquer, & de séduire, une fille plus respectable encore par ses vertus que par sa naissance ; je n’avois pas le cœur assez corrompu, pour ne pas sentir l’horreur & la bassesse d’un pareil procédé ; le désespoir étoit donc le seul sentiment auquel je pouvois me livrer, & je ne sçai à quel affreuse extrémité l’excès d’une passion malheureuse & sans espoir auroit pu me porter, lorsque j’apris que mon frere aîné à qui la Cour avoit accordé une Compagnie de Cavalerie dans le Régiment de… avoit