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Page:La Morlière - Les Lauriers ecclésiastiques.djvu/23

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la dose d’impudence & de fatuité dont les jeunes gens sont toujours libéralement pourvûs, je pus me flatter bientôt de marcher avantageusement sur leurs traces, & même d’en laisser le plus grand nombre derrière moi.

J’avois fini mes études, mon oncle m’avoit retiré auprès de lui, & me faisoit étudier en Sorbonne : car c’est aujourd’hui une selle à tous chevaux, & il faut nécessairement que ce bonnet couvre la tête d’un nombre de sots, qui seroient bien empêchés de leur personne sans cela ; j’étudiois donc, mais, à dire la vérité, sans prendre beaucoup de goût à des choses, pour le principe desquelles on commençoit par m’extorquer un consentement tyrannique, & absolument contraire aux lumiéres de ma raison : déja j’avois fait l’acquisition de certaines notions sur des matiéres qui me paroissoient infiniment plus intéressan-