Aller au contenu

Page:La Morlière - Les Lauriers ecclésiastiques.djvu/33

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fortes pour la leur faire surmonter, on doit juger par-là jusques à quel point les préjugés de leur âge leur en imposent, & leur font porter le respect ridicule qu’ils ont pour les femmes dont la plûpart sont bien éloignées d’être contentes d’un sentiment si stérile ; après tout ce sont des gradations par où il faut nécessairement que tous les jeunes gens passent, & il n’arrive que trop souvent qu’ils s’en corrigent en donnant dans l’excès opposé.

Mais enfin il étoit écrit qu’elle auroit mes prémices, & même qu’elle se chargeroit de certains préliminaires, qu’elle voyoit bien qu’il n’étoit plus possible d’abandonner à ma pénétration ; j’avois deviné juste, quand je m’étois figuré lui avoir plu, nos sentimens avoient pris naissance à peu près de la même maniére & dans le même tems, mais ils étoient bien plus développés chez elle par l’expérience,