Aller au contenu

Page:La Morlière - Les Lauriers ecclésiastiques.djvu/32

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

a M. l’Abbé, vous devez bien vous imaginer qu’il leur rendoit ces lorgneries avec usure, quoique novice je ne demeurois pas en reste, & malgré le sistême général qui est que peu de femmes pourroient soutenir le regard fixe d’un Moine gris ou d’un Militaire, je répondrois qu’aucun de ces deux-là n’approche du coup d’œil d’un Seminariste on d’un Etudiant en Sorbonne, qui a un Oncle Evêque, & un Oncle tel que j’ai dépeint le mien.

Cependant malgré toute l’assiduité de mes lorgneries, & les découvertes que je croyois avoir faites sur les dispositions de ma belle Marquise, je ne sçai de bonne foi ce qui seroit arrivé, & comment j’aurois mis fin à une pareille entreprise ; la sotise est la fidèle compagne des jeunes gens dans une première affaire, & puisque leur impudence naturelle & la perversion dont ils sont tous doués, ne sont pas assez