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Page:La Morlière - Les Lauriers ecclésiastiques.djvu/41

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avis de son Médecin, qui lui avoit ordonné des bains le matin, pendant le cours de la belle saison : ce qu’elle avoit prévû, arriva, elle essuya tous les reproches & les instances usitées en pareil cas, qu’elle reçut avec toutes les minauderies nécessaires pour persuader tout le monde de sa répugnance ; son visage & son maintien la démentoient si fort que j’étois confondu, & que je ne la devinois point encore ; enfin mon très-cher Oncle vint aider à ma stupidité, il prit un petit ton de Prélat & de Supérieur, pour lui dire que cela étoit du dernier misérable, qu’elle faisoit l’enfant à un point qui n’étoit pas supportable, & il finit par lui ordonner d’obéir, & d’aller tous les matins à son cabinet des bains, qui étoit dans le Parc ; toute la compagnie se mit à l’unisson, pour l’assurer qu’on courroit volontiers les risques du sort d’Actéon, pour pé-