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Page:La Morlière - Les Lauriers ecclésiastiques.djvu/44

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plet de la plus belle Perse, me laissoit découvrir toute la beauté de sa taille, un pied d’une délicatesse achevée, & le bas d’une jambe tournée à ravir : un mantelet de mousseline attaché négligeamment, me dérobant une partie d’une gorge admirable, & m’en offrant suffisamment, pour m’enflammer de désirs ; elle passa assez près de moi, pour que je pusse remarquer que ses yeux, que j’idôlatrois étoient humides, indice certain d’une mélancolie secrette dont je brûlois de découvrir le motif ; cependant ma timidité me maîtrisant au même point, je me contentai de la suivre & de la dévorer des yeux, lorsque je lui vis prendre la route qui conduisoit aux bains : je fis mille fois le tour du cabinet, sans jamais avoir la hardiesse de m’y introduire, ni même de me laisser appercevoir : enfin elle en sortit après le tems prescrit, & reprit le chemin du