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Page:La Morlière - Les Lauriers ecclésiastiques.djvu/59

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d’un ton de voix qui alla jusques à mon cœur, que je vous sçai bon gré de votre exactitude ! je commençois à craindre quelque refroidissement de votre part. Ah ! pouviez-vous le croire, lui répondis-je en la serrant tendrement dans mes bras, & lorsque toutes mes pensées, toutes mes actions se raportent uniquement à vous, pouviez-vous me faire une si cruelle injustice : que ne pouvez-vous lire dans mon cœur ! que de transports ! que d’amour n’y découvririez-vous pas ! ah, mon cher Abbé, reprit-elle, puis-je compter sur vos sermens, & ne me repentirai-je point un jour de la constance que j’ai en vous ? Elle m’accabloit de caresses en disant ces paroles ; elle serroit ma tête contre son sein, j’y collois ma bouche, je passois avec transport de l’un à l’autre de deux globes d’yvoire d’une blancheur, d’une fermeté, d’un embonpoint admirable ;