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Page:La Morlière - Les Lauriers ecclésiastiques.djvu/65

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des moments, la nuit étoit déja assez avancée quand je quittai ma voluptueuse Marquise, & ce qui m’occupoit le plus en ce moment, étoit le désir de la revoir : personne ne s’aperçut, ou ne feignit de s’appercevoir de notre absence, & nous nous armâmes devant la compagnie d’un sérieux & d’une gravité qui pouvoient seuls cacher notre intelligence mutuelle.

Nous profitâmes de l’absence de mon Oncle qui dura quelques jours, pour nous donner à chaque instant des preuves de tendresse ; enfin il revint, & il fallut redoubler de précautions pour ne lui donner aucun ombrage. Je n’avois pû m’empêcher, dans nos différentes conversations, de marquer à la Marquise quelques soupçons sur ses liaisons avec mon cher Oncle, mais elle m’avoit répondu avec tant de candeur & d’ingénuité, que si elle