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Page:La Morlière - Les Lauriers ecclésiastiques.djvu/96

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Paradis terrestre dont il m’avoit chassé : je me croyois assurément bien à l’abri des avantures dans un lieu si reculé, lorsque le sort qui me préparoit de nouvelles scénes, m’en suscita une qui servit à me prouver clairement que l’ordre des événemens de notre vie, est une chose contre laquelle toutes les régles de la prudence humaine viennent toujours échouer.

Il y avoit quelques mois que je vivois tranquille dans mon Abbaye, lorsque je fus obligé pour quelques discussions, qui regardoient mes Prebendes, d’aller à B… Ville Episcopale dont je dépendois ; j’y passai quelques jours avant que ce qui m’y amenoit fût terminé, & n’ayant rien vu dans les deux sexes qui me parût mériter ni liaison, ni attention, je repris le plus promptement qu’il me fut possible le chemin de mon asyle. Je n’en étois plus qu’à environ trois