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Page:La Revue blanche, t28, 1902.djvu/348

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appliquée. Mais ce sont-là des prescriptions ministérielles dont se soucient fort peu la plupart des commandants d’établissements de détention militaire, et surtout les commandants de détachements de détenus. Et il arrive encore qu’à la suite de punitions accumulées, le nombre de mois pendant lesquels certains hommes demeurent sans interruption au fond d’un cachot, au régime du quart de pain, dépasse de beaucoup une année…

Le sergent, commandant le détachement de Staouëli, auprès de ses intruments de torture. (Photographie prise dans la chambre du chef de détachement de Staonëli, par M. Charles Vallier, le 15 décembre 1901.)

Je dirai peu de chose des « fers » que le général André affirmait récemment avoir définitivement interdits le 8 avril 1901 dans les établissements de détention militaire. Je cite ses paroles : « J’ai remarqué une chose ; c’est que des instruments d’un autre âge, dont l’usage était interdit, existaient encore ; ils étaient relégués dans des coins. J’ai prescrit de verser ces instruments à l’artillerie qui est chargée de tenir compte de ces objets… » Or, la photographie ci-jointe a été prise par moi le 15 décembre dernier, c’est-à-dire neuf mois après l’interdiction des fers, dans la chambre du sous-officier commandant le détachement de Staouëli où ils étaient presque quotidiennement en usage. Pour ce détachement, composé alors d’une vingtaine d’hommes seulement, le chef de détachement disposait de trois paires de pedottes, de quatre paires de menottes, d’une paire de ces doubles-boucles interdites dans les établissements pénitentiaires de la Guyane et de la