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Page:La Revue blanche, t30, 1903.djvu/90

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prouve seulement que le degré de virulence sexuellé n’est pas héréditaire.

Tout à l’heure, nous confessions notre ignorance relativement aux causes qui, dans un embryon humain, font apparaître tantôt une glande mâle, tantôt une glande femelle ; nous sommes aussi peu avancés quant aux raisons qui donnent à la glande femelle une virulence plus ou moins grande ; mais ce que nous venons de voir suffit à nous faire constater qu’il n’y a aucun rapport entre la virulence du sexe et la capacité reproductrice ; c’est là une chose de première importance.

Dans une espèce donnée, il y a deux types d’éléments génitaux, l’élément mâle et l’élément femelle ; (je laisse intentionnellement de côté l’élément parthénogénétique qui n’intéresse pas l’espèce humaine), et il n’y a que deux types, quelque soit d’ailleurs leur degré de virulence ; au point de vue de la reproduction, chacun de ces éléments est caractérisé par le fait que l’élément de sexe opposé peut le compléter, le féconder pour donner un œuf.

De même en chimie, un sel résulte de la combinaison d’un acide et d’une base, mais il v a des acides forts et des acides faibles, des bases fortes et des bases faibles ; l’ammoniaque, base forte, peut être combinée à l’acide carbonique, acide faible ou a l’acide chlorhydrique, acide fort et donne un sel dans les deux cas ; de même deux éléments sexuels de sexe opposé donnent un œuf par leur mélange, quelle que soit d’ailleurs la virulence de ces éléments. La virulence est indépendante de la capacité reproductrice.

Chez la femme, qui nous intéresse plus que les papillons, la fécondité paraît assez uniforme ; bien peu sont réellement brehaignes, encore est-ce le plus souvent par suite de malformations externes qui n’ont aucun rapport avec la valeur reproductrice de l’ovaire lui-même ; mais à côté de cette valeur reproductrice uniforme, que de variations dans la virulence du sexe ! S’il n’y a pas, comme chez les papillons de Wallace, cinq types distincts de femmes, il y a tous les passages au point de vue morphologique entre les femmes qui sont « fabriquées comme des hommes » et celles qui ont au plus haut point les caractères de leur sexe. Et les différences sont encore plus accentuées dans les caractères physiologiques et psychologiques qui sont sous la dépendance de la diathèse sexuelle !

Il est inutile d’étudier, chez l’homme, les variations de la virulence du sexe ; d’une part ces variations sont probablement moindres, si même il n’y a pas à ce point de vue, uniformité totale, (indépendamment, nous l’avons dit, de la valeur reproductrice) ;