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Page:La Revue du Mois, tome 0, 1905.djvu/3

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LE HAUT COMMANDEMENT

DANS L’ARMÉE FRANÇAISE



La France vient de traverser, et traverse encore, une période de crise. Sans révéler des secrets d’État dont les légitimes détenteurs n’ont pas coutume de nous prendre pour confidents, il est permis d’affirmer, avec une certitude exempte de témérité, que notre Gouvernement a dû récemment envisager, sous l’aspect sérieux que comporte une pareille question, l’éventualité d’une guerre prochaine.

Des indices peu équivoques, car ils sont trop répétés pour n’être pas significatifs, autorisent à considérer comme possible, à brève échéance, l’ouverture d’un nouveau conflit.

Aussi, tout Français soucieux de prévoir les destinées futures de son pays se demande-t-il, avec une certaine anxiété, quelle pourrait être l’issue, heureuse ou malheureuse, d’une lutte entre l’armée nationale et celle d’un puissant état voisin.

Il éprouve naturellement le désir de se documenter sur la valeur morale et matérielle des deux armées qui, demain, peuvent se trouver aux prises l’une avec l’autre.

Il n’entre, dans le cadre de cet article, ni l’intention d’établir cette comparaison, ni celle d’exposer les causes de force ou de faiblesse de notre adversaire présumé, mais il semblera peut-être intéressant de savoir si notre propre armée possède bien toutes les qualités essentielles qui, dans tous les temps, ont rendu les nations victorieuses.

Lorsque la disproportion des effectifs de deux armées en présence n’est pas exagérée, la puissance de chacune d’elles