Aller au contenu

Page:La Revue du Mois, tome 0, 1905.djvu/9

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
7
LE HAUT COMMANDEMENT DANS L’ARMÉE FRANÇAISE

« Scharnhorst, dit von der Golz, transforma le misérable enseignement des officiers en une véritable académie. Une ère d’études sur la guerre commença et, pour la première fois, on enseigna la stratégie en étudiant à fond une campagne. »

Plus tard, le général de Penker, commandant l’académie de guerre de Berlin, précise la méthode d’enseignement qu’il désire voir appliquer dans l’institution qu’il dirige : « Plus l’expérience de la guerre fait défaut, plus il importe d’avoir recours à l’histoire militaire comme instruction et comme base de cette instruction.

« Bien que l’histoire de la guerre ne soit nullement en état de remplacer l’expérience acquise, elle peut cependant la préparer. En temps de paix, elle devient le vrai moyen d’apprendre la guerre, de déterminer les principes fixes de l’art. Elle est indubitablement la source immédiate de toutes les connaissances utilisables à la guerre…

« Les leçons sur la conduite des armées, au xixe siècle en particulier, feront marcher les auditeurs dans la voie même des troupes et, mieux elles embrasseront les éléments psychologiques dont le rôle est si grand, plus sûrement le but sera atteint qui consiste à renforcer les sentiments de devoir et de patrie chez des hommes au cœur chaud, à la tête froide, appelés à exercer un jour des commandements élevés et à y faire preuve des hautes qualités que réclame la conduite de la guerre moderne. »

Vingt ans plus tard, le maréchal de Moltke écrivait : « Le professeur saura tirer parti des enseignements qui découlent des guerres modernes et contemporaines… L’histoire militaire doit viser surtout les causes et l’enchaînement des faits, s’occuper du commandement et faire ressortir l’esprit de la guerre aux diverses époques. »

Von der Golz ajoute enfin : « Les principes de Napoléon forment encore aujourd’hui la base de notre doctrine. »

Les citations qui précèdent nous révèlent à la fois la source de l’enseignement de la guerre en temps de paix et la manière de la canaliser.

Mais l’enseignement ainsi compris n’est capable de produire que des élèves, il ne saurait former des maîtres.

On comprend facilement que la solution à donner à une