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Page:La Saga de Fridthjof le Fort, trad. Wagner, 1904.djvu/36

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taire le culte de Freyja et de Baldr et en général toute l’idolâtrie de l’ancien Nord, alors qu’il a négligé toutes les situations qui, dans le récit primitif, rappellent les côtés sombres du paganisme germanique. Fridthjof ne transperce plus les nourrissons et ne fait plus pleurer les femmes. Le passage énergique où il se donne les noms de Fridthjof, Herthjof, Geirthjof, Gunnthjof, Eythjof, Helthjof, Valthjof[1] a été complètement omis par le romantique moderne. En revanche, dans la scène longue et presque sentimentale où Ingibjörg fait ses adieux, Fridthjof conçoit l’idée absolument antigermanique de renier sa chère patrie du Nord et d’émigrer avec sa bien-aimée vers l’Hellade ensoleillée ».




Il ne sera pas sans intérêt ni sans utilité de dresser ici la liste aussi complète que possible des éditions et des traductions de l’ancienne saga de Fridthjof. La longueur et la variété de cette énumération sont une preuve de la popularité et de la faveur dont la saga jouit depuis un siècle dans les pays de langue germanique. Nous espérons en même temps épargner, à ceux qui désirent s’orienter davantage dans ce domaine, des recherches et des tâtonnements souvent pénibles. Nous tâcherons de faire connaître brièvement le contenu et la valeur de la plupart des ouvrages mentionnés.

  1. Le P. Baumgartner traduit ces dénominations originales par Frieddieb, Heerdieb, Spiessdieb, Inseldieb, Höllendieb, Walddieb. Le mot isl. thjóf, d’aprés S. Bugge, correspond plutôt à l’anglo-saxon théow (= serviteur). Il faudrait donc dire Frieddiener, Heerdiener etc. c’est-à-dire « serviteur de la paix, de l’armée, de la lance, des îles, de l’enfer, du champ de bataille ». Le P. B. omet le terme Gunnthjof, « serviteur des combats », et interprète mal Valthjof, valr signifiant « champ de bataille ». (Voir plus loin ch. XI, note 18).