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Page:La Saga de Fridthjof le Fort, trad. Wagner, 1904.djvu/91

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20. « Relève sur le sol,
femme à la belle démarche[1],
la corne vacillante ;
je l’ai vidée.
Je vois des hommes en mer,
épuisés par la tempête,
qui ont besoin de secours
pour arriver au port ».

Le jarl[2] entendit ce que chantait Hallvard et


    les valkyries dans le Walhalla ; pour désigner ces dernières la poésie des scaldes possède une série de noms métaphoriques dont la saga de Gunnlaug offre quelques exemples très caractéristiques : Niöron ölstafns (la N. de la cruche à bière), str. 10 ; Bil borda (la B. des tables), str. 12 ; Hrist brims lauka (la H. du jus des herbes), str. 18 etc. Rarement il y avait des servantes (ölseljur) chargées spécialement de ce service. Cf. Saga d’Egil, ch. 44, 74 ; saga de Hrólf Kraki, ch. 3 etc.

  1. Cf. les épithètes πόδας ὠκύς, ἁβρὸν βαίνουσα.
  2. Le jarl (ags. eorl, got. aírls, aha. erl ; cf. angl. earl) est à l’origine un guerrier de haute naissance, un noble. Le mot, dans cette acception, est opposé à karl (ags. ceorl, aha. charal ; cf. all. Kerl, nl. kerel) qui désigne tout autre individu libre s’occupant avant tout de la culture du sol. Depuis le coup d’État de Harald aux Beaux Cheveux (v. ch. III, n. 2), les jarls étaient les lieutenants du roi, espèce de vice-rois chargés du gouvernement de provinces importantes. Ils jouissaient, dans leurs domaines, d’un pouvoir à peu près illimité et devaient au roi un tribut annuel et du secours en cas de guerre. Leur rôle se confondait dans certains cas avec celui des hersar (v. note suiv.). Le titre et la dignité, héréditaires dans certaines familles puissantes comme celles qui résidaient aux Orkneyjar et à Rouen (ducs de Normandie), disparurent dans le courant du xiiie siècle. L’Islande n’a connu qu’un seul jarl ; c’est Gizor Thorvaldsson, à qui le roi de Norvège Hákon Sverrison conféra ces fonctions en 1258. Le synonyme écossais thane a disparu à la fin du xve siècle.