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Page:La Vérité sur Tahiti - Affaire de la Roncière.djvu/27

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Amérique, qui consacre le cinquième de son budget à l’éducation populaire ?

Ainsi la douane et les octrois abolis — le port déclaré franc — Taïti sillonné de routes — toutes ses rivières et torrents garnis de ponts — l’impôt proportionnel voté par les colons — l’agriculture créée — l’établissement de la Caisse agricole, pour que les petits colons, ne soient pas dévorés par les gros — l’établissement d’un Conseil général discutant ses intérêts, et votant ses dépenses en toute liberté — le cinquième du budget consacré à l’instruction. Voilà le bilan de l’administration de M. de la Roncière.

Il y a beaucoup de gens qui n’en désireraient pas plus en France, savez-vous !

En apprenant la plupart de ces réformes qui cependant n’étaient encore qu’à demi accomplies, le 31 mai 1866, le Journal des Colons, organe démocratique, souvent suspendu, des colons d’Algérie, s’écriait : « Les Français de Taïti ont dû être tout aussi étonnés que nous le serions nous-mêmes d’un pareil changement de système : et ici comme là-bas il se trouverait bien quelques individus qui auraient peur de la liberté qu’on leur rendrait, qui réclameraient les lisières auxquelles ils sont habitués. »

Et il termine :

« Nous faisons des vœux pour que l’esprit qui anime M. de la Roncière se répande et arrive jusqu’à nous. Qui sait ! c’est peut-être de Taïti que viendra la réalisation de nos désirs ! »

Ces réformes, on le conçoit, n’ont pu s’opérer sans briser en visière avec toutes les saintes règles de l’administration et avec leurs inventeurs, et les haines de faire la boule de neige en attendant le moment d’agir.

Proh pudor ! Un gouverneur français qui démocratise une