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Page:La Vérité sur Tahiti - Affaire de la Roncière.djvu/33

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dation de cette immense plantation de coton doit être l’avenir agricole du pays : d’autres suivront cette voie, l’émulation développera toutes les richesses de ce sol si fertile, qui ne demande qu’à recevoir une graine dans son sein, pour vous la rendre au centuple. Habilement secondé dans cette idée par la reine des îles de la Société, le commissaire impérial accorde à la grande plantation qui se fonde toutes les libertés et facilités que le colon d’ordinaire ne rencontre que sur la terre de la libre Amérique ou sur le sol des colonies anglaises.

En moins de rien des terres sont achetées, les magasins, les habitations, les cases des travailleurs sont construits, et deux mille Chinois engagés viennent prêter le concours de leurs bras pour cultiver plus de deux mille cinq cents hectares de terrain.

Faut-il le dire ? reconnaissant de l’accueil que lui faisait la France dans les États du protectorat, M. William Steward ouvrit libéralement sa maison à tous les officiers et fonctionnaires de Taïti… Au bout de peu de temps M. de la Roncière fut obligé de faire des observations et d’exiger de M. Steward une hospitalité moins écossaise… Le gentleman anglais qui laissait sans sourciller son champagne couler tout seul, ses chevaux rentrer fourbus, sa bourse s’égarer à droite et à gauche restreignit ses relations… et se vit bientôt confondu et mêlé à toutes les haines qui s’agitaient autour de M. de la Roncière, qui n’avait fait que son devoir d’honnête homme, en faisant cesser cette exploitation… Je me tais, le scandale me répugne, bien que ce soient les mêmes haines qui, en gardant prudemment l’anonyme, aient traîné dans la boue, en Amérique et en France, l’homme de cœur que je défends.

Je me tais… Si on veut savoir la vérité, qu’on fasse une en-