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Page:La Vérité sur Tahiti - Affaire de la Roncière.djvu/39

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Steward à payer de suite, entre les mains de son frère James Steward, les 92,000 francs, montant du billet payable à six mois de là, chez Owen et Graham d’Aukland. William Steward était autorisé en faisant ce paiement à retenir les 17,000 fr. que son frère reconnaissait devoir à la plantation d’Atimaouo.

Rien ne pourrait dépeindre la stupéfaction dans laquelle me jeta la lecture des pièces de ce procès, et surtout de cet inqualifiable jugement.

L’arrêt rendu en appel par Boyer devait être pis encore.

William Steward frappe d’appel ce jugement, et assigne son frère James à trois semaines, devant le tribunal supérieur.

Que fait James Steward qui a gagné son procès sur toute la ligne ? Il fait appel à son tour, et en vertu d’une ordonnance du président Boyer, lui permettant d’abréger les délais, il assigne le directeur de la plantation à trois jours pour la discussion de l’appel.

Que signifie cette étrange comédie ?

Les trois jours expirés, William Steward obéit à l’injonction légale, et se présente avec son avocat.

Malgré tous leurs efforts, la parole est donnée à James Steward pour soutenir son appel incident. Il demande la confirmation du jugement rendu par Longomazino dans tous ses motifs et dispositif, et de plus il conclut à ce que son frère William Steward soit condamné à lui payer la somme de 25,000 francs montant d’un billet à ordre qu’il avait reçu de lui trois mois auparavant…

Voilà donc l’explication de l’appel de James Steward… il s’agissait de produire en appel une nouvelle demande contre son frère…

Ému, indigné, William Steward se lève et donne les explications suivantes :