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Page:La Vérité sur Tahiti - Affaire de la Roncière.djvu/41

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port, apportant les comptes des banquiers Owen et Graham, et par conséquent la preuve de ma libération.

Le croirait-on ? ce délai fut refusé !… La cause fut simplement renvoyée à l’audience suivante.

M. de la Roncière fit prier Boyer d’accorder ce délai puisqu’il, n’y avait pas péril en la demeure. Cette démarche échoua, ou plutôt elle eut un résultat… Elle donna le prétexte à une dénonciation calomnieuse contre le commissaire impérial, l’accusant de vouloir presser sur la justice.

À l’audience suivante, Boyer rendit un arrêt confirmant dans tous ses motifs le jugement de Longomazino, et de plus condamnant William Steward à payer les 25,000 francs, de la nouvelle demande, que le directeur de la plantation prétendait à bon droit, comme on va le voir bientôt, déjà payés à Aukland.

Non content de cela, l’arrêt était rendu exécutoire sur minute, et quarante-huit heures après, au nom de James Steward, un huissier saisissait tous les meubles, instruments de la plantation, et même, contrairement au code Napoléon, les provisions servant à l’alimentation des travailleurs chinois.

Ainsi, William Steward était condamné à payer, dans les vingt-quatre heures, sous peine de voir vendre tout son matériel et l’exploitation arrêtée, sous peine de voir révolter ses Chinois dont on avait saisi la nourriture : 1° La somme de 92,000 francs, moins les 17,000 que son frère reconnaissait devoir ; 2° la somme de 25,000 francs montant du billet envoyé à Aukland par James Steward lui-même et qui, d’après la date de son échéance, devait être déjà payée.

100,000 francs à payer dans les vingt-quatre heures ! 100,000 francs dont on ne devait pas le premier centime !…