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Page:La Vérité sur Tahiti - Affaire de la Roncière.djvu/42

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Comment faire pour payer ?…

Quand on est un bon administrateur on ne garde pas 100,000 francs improductifs chez soi. Il n’y a pas de banquier à Taïti. Owen et Graham d’Aukland sont à la Nouvelle-Zélande, c’est-à-dire à vingt jours de mer de Taïti…

Aux applaudissements unanimes de tous ses ennemis, cette plantation d’Atimaouo qui vaut plusieurs millions va faire faillite…

M. de la Roncière intervient et la sauve. Il autorise la Caisse agricole, fondée pour acheter le coton des petits planteurs, à acheter pour 100,000 francs de coton à la plantation d’Atimaouo, et William Steward peut éviter à ses associés de Londres une ruineuse déconfiture.

Que fait alors James Steward ? ses 100,000 francs en poche, il se sauve nuitamment sur une goélette à San-Francisco, abandonnant son second magasin de Papeete, dans lequel on ne trouve ni livres de commerce, ni marchandises, et laissant sur la place plus de 60,000 francs de dettes commerciales… La loi n’a qu’un mot pour définir cette situation : c’est faillite frauduleuse ; qu’un tribunal pour juger cela, la cour d’assises.

Ainsi, grâce à la connivence de Longomazino et de Boyer (je ne parle pas des assesseurs qui ne furent que des comparses), James Steward pouvait soustraire à son frère 100,000 francs que ce dernier ne lui devait pas, et se sauver de Taïti sans payer ses créanciers.

Quinze jours après son départ, le navire Eugénie, arrivant d’Aukland, apportait les comptes d’Owen et Graham avec William Steward, et dans ces comptes, se trouvait le fameux billet de 25,000 francs à l’ordre de James Steward que ces banquiers avaient exactement payé à son échéance.

Ainsi, tous les principes les plus simples du droit foulés