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Page:La Vérité sur Tahiti - Affaire de la Roncière.djvu/44

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de l’exploitation, pourrait bien s’opposer à l’exécution de l’arrêt à la tête de ses Chinois…

Personne n’avait l’intention de bouger, la saisie s’opéra sans conteste et cependant, disons-le, Boyer avait habilement préparé une révolte possible… N’avait-il pas, contrairement au Code Napoléon, ordonné la saisie des provisions qui servaient à l’alimentation des Chinois ?… Dans quel but, dans quel motif, fouler la loi sous les pieds ?… Dira-t-on qu’il ignorait les prescriptions de la loi ? Voilà sa condamnation — M. William Steward est venu en référé devant lui pour faire annuler la saisie des provisions de bouche de ses travailleurs, on lui a mis la loi sous les yeux, et Boyer a refusé de lever la saisie qui frappait sur les aliments. Tout cela est écrit, tout cela est constaté par des pièces. Une enquête, une enquête à Taïti, voilà ce que M. de la Roncière demande à cor et à cris depuis un an. Voilà ce que je demande à mon tour, en son nom.

Écoutez encore :

Le jour de la saisie sur la plantation, l’avocat de William Steward veut se rendre chez son client pour faire par les voies légales opposition régulière à cette saisie.

Boyer apprend cela, il le fait arrêter et écrouer à la prison !

J’ai dit que M. de la Roncière était absent en ce moment ; à son retour, il envoya Boyer à Moréa, petite île distante de trois lieues de Taïti, en attendant la décision du ministère.

Boyer en même temps prenait sa plume et envoyait au ministère une dénonciation contre M. de la Roncière, l’accusant d’avoir quitté Taïti, au moment où on avait à craindre une révolte des Chinois de la plantation.

Il n’y avait jamais eu de révolte à craindre et le coup de théâtre de Boyer, qui avait tout fait pour que cette révolte eût