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Page:La Vérité sur Tahiti - Affaire de la Roncière.djvu/45

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lieu, était tombé sous le ridicule à Taïti, où il était facile de juger sainement des hommes et des choses.

À Paris cette dénonciation produisit son effet…

Ce qu’il y a de grave dans toutes ces luttes, c’est que M. de la Roncière ne connaissait point les dénonciations dont il était l’objet… et par conséquent n’y pouvait répondre.

Il est une loi de la hiérarchie administrative française qui veut que nul, quelle que soit sa position, ne puisse correspondre directement avec le ministère… Tout doit passer sous le couvert du gouverneur, afin que si une plainte est portée contre lui, il puisse envoyer ses explications par le même courrier.

Je ne suis pas partisan de cette loi restrictive, mais enfin ceux qui l’ont faite doivent être les premiers à l’observer.

Pourquoi a-t-on accueilli les dénonciations Boyer formulées sous le manteau, en dehors de toutes les règles hiérarchiques et administratives ! alors que de pareils actes, dans n’importe quelle colonie, entraîneraient le rappel, peut-être même la destitution de leur auteur !

On dirait en vérité que tout était bon du moment où il s’agissait de frapper M. de la Roncière.

Là décision ministérielle, si impatiemment attendue, arrive… Elle frappe de stupeur tous ceux qui ont été témoins des actes que je viens de signaler… M. de la Roncière est brusquement rappelé, et Boyer, maintenu à Taïti, doit reprendre ses fonctions, sous M. de Marigny, successeur du gouverneur tombé.

Le même courrier apportait la nouvelle magistrature nommée par l’Empereur, dont je faisais partie, comme juge impérial présidant le tribunal de première instance.

J’ai déjà raconté mes impressions premières.

Boyer, que M. de la Roncière vient sur sa demande d’autoriser à rentrer à Taïti, ne se sent pas de joie en apprenant qu’il