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Page:La Vérité sur Tahiti - Affaire de la Roncière.djvu/49

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jugement qui l’avait frappé par acte déposé au greffe, déclarait renoncer à l’appel.

Ce coup fut rude pour Boyer, on le conçoit. Bonnet n’avait été que l’agent, que l’instrument des haines de cet homme.

Séance tenante, Boyer et Barff firent appel.

Barff vint réclamer l’indulgence du tribunal supérieur, expliquant qu’il n’avait cédé aux demandes de Boyer, que pour sauver son gagne-pain.

Boyer, comme en première instance, du reste, fut scandaleusement insultant pour la magistrature et le commissaire impérial. À un moment donné, le procureur impérial, outragé par lui, fut obligé de le menacer d’user à son égard des rigueurs de la loi.

Une phrase de la plaidoirie de Boyer, qui se défendit lui-même, prouve combien cet homme se croyait soutenu. — Oui, s’est-il écrié, je les possède, ces pièces scandaleuses et tramées dans l’ombre, et je les porterai moi-même à Son Excellence le Ministre de la marine.

Le tribunal supérieur présidé par M. Guillasse, ancien juge impérial, réduisit la peine de Boyer à un an de prison, cent francs d’amende et maintint l’interdiction de services administratifs.

La peine du sieur Barff fut réduite à trois mois.

Pour éviter à Boyer la douleur de subir sa peine dans une ville où il avait été ordonnateur, M. de la Roncière ordonna qu’il serait envoyé en France, et il fut embarqué sur le navire le Chevert, commandé par M. Garderin, accompagné d’un gendarme qui devait le remettre entre les mains du procureur impérial de la première ville de France où l’on toucherait.

Chose extraordinaire, et qui prouve jusqu’à quel point