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Page:La Vérité sur Tahiti - Affaire de la Roncière.djvu/48

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suspendu, reçoit les communications de son chef… et en présence du même M. Fournier l’Étang, Boyer me fait à moi-même des ouvertures pour obtenir mon concours

Cependant ces projets transpiraient. Un officier sondé sans doute déclarait, presque publiquement, qu’avec quatre matelots il se faisait fort d’arrêter M. de la Roncière s’il en recevait l’ordre. Un autre officier déclarait au lieutenant commandant la gendarmerie, que M. de la Roncière en tournée dans l’île venait d’être enlevé par un coup de main. Tous les indigènes ne parlaient que du prochain enlèvement du gouverneur. M. de la Roncière apprend tous ces faits à Papeuriri où il se trouvait, il rentre inopinément, il fait arrêter le sieur Boyer, et le procureur impérial Holozet. Ne voulant pas les faire juger pour ce projet de complot, et pour le trouble occasionné par eux à Taïti, il fait faire une enquête non pas judiciaire, comme on l’a prétendu, mais purement administrative, destinée à être envoyée au Ministre avec les délinquants. En droit, c’était dans ses attributions de gouverneur.

En fait, c’était justice.

Au cours de l’enquête les soustractions de pièces accomplies par Boyer, avec l’aide du médecin Bonnet et des interprètes Barff et Orsmond, se dévoilèrent. Et Boyer, Bonnet et Barff furent pour ces faits traduits en police correctionnelle, et condamnés, par le tribunal présidé par M. le lieutenant-juge, Roques, Boyer, à deux années d’emprisonnement, 200 francs d’amende, et cinq ans d’interdiction de service administratif ;

Bonnet, le médecin, à six mois de prison ;

Barff, à six mois de la même peine.

Le lendemain, le sieur Bonnet, reconnaissant la justice du