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Page:La Vérité sur Tahiti - Affaire de la Roncière.djvu/58

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La magistrature ne se fait pas l’humble servante des haines d’un parti… On jette la magistrature dans la boue. Ai-je tout dit ?… Non. D’abord parce que je ne puis tout dévoiler… à l’enquête ce soin, ensuite parce qu’un volume n’y suffirait pas.

Donc au nom de la justice, une enquête à Taïti.

Si j’ai dit vrai ! je n’ai pas à tracer la décision à intervenir.

Si j’ai dit faux… qu’on fasse de moi ainsi qu’on a fait de M. de la Roncière, qu’on me destitue !…

Louis Jacolliot,
Juge impérial à Taïti.


Paris, 9 octobre 1809. Dernières nouvelles.

P. S. — Je reçois à l’instant un volumineux courrier de Taïti. La reine de Taïti m’envoie une protestation énergique destinée à l’Empereur, contre les abus d’autorité de M. de Jouslard. Elle ira à son adresse.

Tous les négociants de Taïti, excepté quatre du parti Boyer-Jouslard, ont protesté également contre le sans-gêne du nouveau commissaire impérial.

Ils ont organisé un banquet où assistait tout ce que Taïti compte de recommandable parmi les magistrats, officiers, fonctionnaires et habitants. M. de Jouslard, le nouveau gouverneur, n’a pas été invité ; M. de la Roncière et la reine présidaient. Le président du tribunal de commerce et les juges, le président du Conseil général et tous les conseillers, ont acclamé M. de la Roncière, en le remerciant des progrès immenses accomplis sur leur sol par son administration. Enfin, M. le lieutenant de vaisseau Girardin, méprisant les haines du parti vainqueur, s’est levé et a porté le toast suivant :

« Je propose de porter un toast à M. le comte de la Roncière.