Aller au contenu

Page:La Vaudère - Le Rêve de Mysès.djvu/120

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
110
LE RÊVE DE MYSÈS

— Si l’on nous surprenait, il ne te serait fait aucun mal. Tu reprendrais ta place au palais, comme jadis… Tu trônerais dans les salles immenses, adorable et parée ainsi qu’une idole. Et, sur les terrasses de tes appartements, tu viendrais rêver parmi les fleurs…

— Mais l’on te tuerait.

— Qu’importe ! je ne tiens pas à l’existence… Je m’en irais avec bonheur en te sachant heureuse… Partons, ma bien-aimée !

— Partons !… dispose de ma destinée selon ton désir.

— Oui, dit-il, mais, avant, sois à moi. Je ne sais ce que me réserve demain et je veux profiter de l’heure ineffable qui passe.

Il conduisit Ahmosis vers la couche, saccagée par d’autres tendresses.

Elle eut un rire léger.

— Mahdoura, ton amante pleure dans les rochers… Je l’ai exilée pour toujours… Ne la regrettes-tu point ?…

Elle le regardait anxieusement, attendant sa réponse.

— Non, dit-il, je n’aimais point cette fille qui est venue se jeter entre notre amour.

— Bien vrai ?…

— Comment peux-tu douter encore, après