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Page:La Vaudère - Sapho, dompteuse, 1908.djvu/237

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SAPHO, DOMPTEUSE

d’argent, présidait à la toilette de la dompteuse, l’étourdissant de son bavardage, car elle avait vu, dans une avant-scène, Melcy et Christian. Cette rencontre, pensait-elle, pouvait paralyser Sapho, lui enlever tous ses moyens, et elle essayait d’en atténuer l’effet par une savante préparation.

— Tu n’as jamais travaillé sur une vraie scène ? demanda-t-elle.

— Non.

— Ne crains-tu pas la surprise pour tes bêtes de ce public nouveau, des feux aveuglants de la rampe ?

— J’ai répété longuement, hier et avant-hier ; je suis sûre de mes fauves.

Au moyen d’une estompe, elle effaçait les traits trop vifs, noyait ses regards d’une amoureuse langueur. Une poudre mystérieuse dilatait les pupilles, leur communiquait une flamme étrange. La bouche saignait dans la face ardente d’une chaude pâleur. Elle en corrigea le dessin un peu sec avec un pinceau enduit de carmin, se toucha les narines et les oreilles.

Le fard dont elle se servait répandait de