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Page:La Vaudère - Sapho, dompteuse, 1908.djvu/238

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SAPHO, DOMPTEUSE

véhéments parfums de verveine ; chacun de ses mouvements dégageait des effluences plus vives.

— Le mieux, dit Faustine, est de ne pas regarder dans la salle. Il faut agir comme si le public n’existait pas ; ne se laisser influencer ni par son silence, ni par ses bravos.

— Mais je ne crains ni le blâme, ni les éloges. J’ai l’expérience de la foule, et toujours je suis sortie victorieuse des plus pénibles épreuves.

— Les spectateurs d’une ménagerie ne ressemblent pas à ceux d’un théâtre.

— Je ne suis pas une débutante ! fit la dompteuse, en riant.

— Promets-moi de ne pas t’inquiéter de ce qui se passera derrière toi, de ne t’occuper que de tes fauves ?…

Sapho, frémissante d’impatience, cambrait son buste harmonieux, moulé par le drap blanc de son corsage, et rejetait les boucles courtes de sa toison rousse.

— En scène pour le 10 ! cria le régisseur, tandis qu’un tourbillon de petites femmes, en maillot rose, passait dans les couloirs en fredonnant une scie de café-concert.