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Page:La Vaudère - Sapho, dompteuse, 1908.djvu/312

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SAPHO, DOMPTEUSE

chambre demeurait plongée dans le noir, elle écarta complètement la portière, afin de faire jouer l’électricité.

Mais un cri lui échappa soudain :

— Vous ! vous ! dit-elle… Que venez-vous faire, chez moi, à cette heure ?…

Razini, la lèvre tremblante, l’œil étincelant, se dressait devant elle.

Il la prit dans ses bras.

— Je veux être ton amant, ton seul amant, au moins pour cette nuit.

Il la portait vers le lit et elle ne se débattait pas, complètement dominée par cette volonté d’homme qui, déjà, si souvent, avait triomphé de la sienne.

Délicieusement émue, elle fermait les yeux, attendant la caresse passionnée, presque brutale, l’appelant de tout son désir morbide.

Fougueusement, il la prit. Une flamme passa sur elle : quelque chose de puissant, d’irrésistible, de presque cruel, dont rien, jusqu’à ce jour, n’avait pu lui donner l’idée, et elle s’abandonna, se laissa envelopper dans cette étreinte farouche.

C’est que Razini était un merveilleux amant.