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Page:La Vaudère - Sapho, dompteuse, 1908.djvu/313

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SAPHO, DOMPTEUSE

Il savait éveiller, chez ses maîtresses, des sensations aiguës, ardentes, inoubliables, et plus d’une avait fait des folies pour goûter encore la griserie de son baiser.

Toutes se donnaient avec une soumission délirante, toutes imploraient l’élan triomphal du mâle conquérant, heureuses des meurtrissures de leur peau, après ces luttes qui étaient autant de haine que d’amour.

Cependant, Melcy, très lasse, s’était assoupie, et l’homme, qui guettait son sommeil, sortait doucement de la couche saccagée, soulevait la portière du cabinet de toilette, encore illuminé par ses fleurs électriques, et s’emparait des joyaux de la courtisane.

Mais ce rapt ne lui suffisait pas ; il s’apprêtait à fracturer les meubles fragiles, lorsque Melcy se dressa sur son séant.

— Que fais-tu donc là ?… demanda-t-elle, mal éveillée.

Sans répondre, il poursuivit son travail, espérant qu’elle le laisserait faire, peut-être, qu’elle lui accorderait docilement ce qu’il se disposait à prendre par la force.