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Page:La Villestreux, Deux corsaires malouins sous le règne de Louis XIV, Libraire ancienne Honoré Champion, 1929.djvu/120

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DEUX CORSAIRES MALOUINS

environ cinq lieues de large, les deux navires se rapprochèrent de la côte sud, où ils voyaient des sauvages qui, après des pourparlers, consentirent à venir à bord du Phélypeaux, pour se chauffer, car ils paraissaient transis.

On leur offrit quelques petits objets et du pain, qu’ils ne mangeaient pas volontiers, car ils expliquèrent qu’ils ne se nourrissaient que de coquillages et de viande crue.

Plusieurs jours après, à la hauteur du cap Frouart, les navigateurs reconnurent de belles anses et une rivière, où ils s’approvisionnèrent en eau.

Mais, alors, comme leurs prédécesseurs, ils subirent les premières atteintes de la tempête, et des courants contraires, qui ralentirent beaucoup leur marche.

Quand le temps se calmait, ils se rapprochaient des côtes, en notaient les divers aspects, et ils donnaient des noms aux anses et aux îles.

L’une de ces dernières fut nommée île Louis-le-Grand ; on y chanta un Te Deum, et, sur une grande croix en bois, on inscrivit, en latin, au dessous de trois fleurs de lys : « Le